Tuesday, March 08, 2016

POURQUOI JE CROIS QUE RACHED GHANNOUCHI EST LE MOTEUR DU TERRORISME DJIHADISTE EN TUNISIE

POURQUOI JE CROIS QUE 
RACHED GHANNOUCHI EST LE MOTEUR DU TERRORISME DJIHADISTE EN TUNISIE PAR LES FAITS DE BEN GUERDANE

Lettre d'un intellectuel indigné du désordre tunisien



Suite au faits sanglants près de la frontière tuniso-libyenne, touchant la ville de Ben Guerdane située en proximité et ayant une population de presque 80 000 habitants, par une véritable bataille urbaine suite à une attaque de l'organisation djihadiste terroriste de l' "Etat Islamique", l'heure est à l'analyse et au libre commentaire par la plume d'un intellectuel qui écrit depuis la Tunisie et qui exprime ses acerbes remarques par une lettre partagée et que je dois impérativement publier ici. Je vais aussi reproduire certains de ses commentaires publiés depuis environs une semaine sur des magazines tunisiennes en ligne, mettant en garde d'une série d'attaque à "vagues successives" depuis la Libye, nouvelle base du djihadisme terroriste après Syrie et Iraq, contre la population et l'Etat tunisien. 

C'est important aussi de noter une mise-à-jour significative, comment l'annonce faite dans un premier temps par la Présidence tunisienne du retour de la statue équestre de Bourguiba à l’avenue portant son nom au centre-ville de Tunis  soit contredite puis réaffirmée une semaine après dans la confusion la plus absolue. Pourrons nous penser légitimement à une résistance et même à une guerre de symboles du Président Caïd-Essebsi pour ne pas être soumis à une inféodation totale à la volonté tyrannique du chef islamiste d'Ennahdha? Dans ce contexte tendu, le retour effectif de la statue de Bourguiba sur l'avenue qui porte son nom à Tunis, n'apparaît rien plus qu'un cache-misère, surtout que ses anciens ennemis islamistes avancent vers le pouvoir par la proposition machiavélique lancée par le même Caïd-Essebsi d'un gouvernement d'"union nationale"... Il faudra réfléchir davantage alors au message envoyé par cet intellectuel en chagrin. - 

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POURQUOI JE CROIS QUE 
RACHED GHANNOUCHI EST LE MOTEUR DU TERRORISME DJIHADISTE EN TUNISIE PAR LES FAITS DE BEN GUERDANE 

Par Nahor*

(*Jeune auteur au travail sur un livre décapant à propos des  « printemps des la terreur » que la CIA et autres "services spéciaux" ont aimé lancer dans le monde arabe, il doit rester anonyme pour assurer sa survie face à la MAFIA ISLAMISTE, après la « révolution de la dignité et de la liberté» en Tunisie)     


Quand l’universitaire François Burgat écrivait des analyses très lucides et ponctuelles, à différence de ces dernières productions, il avait bien dit une grande vérité :

« De Rached Ghannouchi à Abdessalam Yassine, l'attitude est explicite : les théoriciens de l'islamisme maghrébin récusent tous d'une manière convergente le nationalisme laïcisant du modèle nassérien. » Pour eux « en la réduisant à sa seule arabité et en masquant ainsi son caractère fondamental à savoir son islamité, le nationalisme arabe a fourvoyé la communauté des croyants. » [1]


La haine de Rached Ghannouchi envers le nationalisme arabe et le modèle laïque que Bourguiba définitivement voulait à la fin de son pouvoir, la haine du monstre de l’islamisme « en tenue mimétique », qui cache ses réelles intentions de déstabilisation et d’écrasement de l’Etat de droit voulu par Bourguiba, est une maladie obsessionnelle à tendance compulsionnelle commune chez les islamistes radicaux de la Confrérie que représente. En termes cliniques de la situation sécuritaire en Tunisie, lorsque son obsession de l’Etat Islamique, cultivée depuis son travail de propagandiste de Khomeiny en 1979, est contrariée, l’aspect compulsif de sa personnalité  dissociative se déclenche, c’est-à-dire la violence et, dans notre cas, le terrorisme djihadiste qui le suit. Je veux bien dire et j’essayerai de l’expliquer clairement, que Rached Ghannouchi serait le véritable moteur du terrorisme djihadiste, le moteur idéologique et celui qui donne sournoisement le signal de l’attaque contre la République tunisienne, qui ne veut pas s’islamiser à ses envies.  Sa colère c'est déclenchée à plusieurs reprises par des discours qui ont utilisé des expressions d'excommunication violente, par l'utilisation idéologique du terme "taghout", devenu en suite récurrent chez les terroristes de l'Etat Islamique (Daësh). Samedi 22 février 2014 au Palais des Congrès de Tunis, à l’occasion de la création de la « Fondation Assoumoud » (la résistance) et la célébration du 3ème anniversaire de la promulgation du décret d’amnistie générale, source d’énormes dégâts sécuritaires et la multiplication de crimes violents, selon un rapport de presse, l'islamiste Ghannouchi se sent encore assez "révolutionnaire" pour blâmer la mémoire du premier Président tunisien, Habib Bourguiba, en réassumant la résistance au "premier taghout" depuis 1981. Allusion est faite ici aux exploits violents et à caractère criminel de l'alors Mouvement de la Tendance Islamique, guidé par le même Ghannouchi, contre l'Etat et le régime de Bourguiba, quand les islamistes ont incendié des restaurants et de cafés à Sfax ouverts aux touristes et aux non-jeûneurs pendant le ramadan, assaillis les universités dela Capitale, harcelé les femmes non voilées, agressé même à l'acide les imams réformistes destouriens et provoqué nombreux désordres. Et si Rached Ghannouchi fut condamné une première fois à plus de 10 ans de prisons, il récidivera 6 ans plus tard, malgré avoir été amnistié une première fois après trois ans de prison.  Condamné à la prison à perpétuité par le tribunal de Tunis, dans un procès célèbre sous Bourguiba en 1987, le coup d'Etat de Ben Ali sera sa deuxième chance et libération. Puis, encore, il récidive dans la lutte clandestine et les tactiques terroristes sous Ben Ali, il s'expatrie et bâtit sa carrière de gourou dans l'organisation internationale de l'islamisme. De retour en Tunisie après les faits du 14 janvier 2011, c'est la même arrogance idéologique qui reprend dans ses discours et agissements médiatiques. Or, nous y en sommes avec des faits d'une grave violence!
 Le Président tunisien Béji Caïd-Essebsi avait fait une grande annonce il y a quelques jours par son porte-parole M.Sinaoui, une annonce qui avait rempli d’une immense joie une grande majorité des Tunisiens : le retour de la statue de Bourguiba à Tunis depuis La Goulette, où avait été déplacée par un Président aux manies tyranniques, pour être replacée au centre ville de la capitale. Rien ne pouvait plus offusquer le gourou de l’islamisme tunisien, Rached Ghannouchi, et pour raison !  Car le dernier combat de Bourguiba le concernait assez. « Le dernier combat de Bourguiba » - comme titrait Sylvain Regard dans le Nouvel Observateur du 4 septembre 1987 – est celui qui faisait crier à « l'indomptable vieillard », comme nous dit le journaliste : « II n'y aura pas de khomeinisme dans ma patrie » !  [2]

Tactiquement, la diplomatie iranienne aux ordres des mollahs, après le tragique renversement du Shah que nous savons aujourd’hui avoir été organisé et financé par la CIA et ses associés occidentaux pour des raisons pétrolières, s’exprimait à l’époque par la bouche du vice ministre iranien des affaires étrangères : « le président Bourguiba a tout à fait raison de dire et de penser que Khomeini est l'homme qui est la cause des problèmes de la Tunisie ». Et le journaliste de remarquer :

« De quoi accabler tous les accusés dont le procès a repris le 1er  septembre devant la Cour de Sûreté de l'Etat, et notamment ceux appartenant au Mouvement de la Tendance islamique qui avaient pris soin de désavouer toute violence et de se proclamer indépendants de toute attache avec les Iraniens. » (2)

La même traîtrise, le même mensonge se répètent aujourd’hui et pour l’énième fois de la bouche de l’ancien chef Mouvement de la Tendance islamique, qui se sent le patron absolu de la République, sans charge ministérielle, mais seulement avec un parti Ennahdha qui n’a plus d’adversaires car le parti gouvernementale a été implosé pour la besogne des islamistes, soumis en « associé », domestiqué en oiseau de cage aux « ailes dimorphes ».  

Voila le même complot qui recommence : hier c’était l’Iran de Khomeiny, aujourd’hui c’est l’Etat-télévision du Qatar et sa puissance financière. Et plusieurs autres « collabos »:  le « confrère » Erdogan en Turquie qui est un anti-kémaliste et un ennemi juré de la laïcité comme « cheikh » Ghannouchi. Et l'autre « confrère » Obama (oui, « confrère » lui aussi) ainsi que les manigances impérialistes de la CIA associée à la pieuvre de la Confrérie islamiste.  Voila en quoi Rached Ghannouchi devait se sentir concerné quand on annonce le retour du symbole de Bourguiba dans la capitale : les fantômes du passé retournent !  Ce passé devient actualité, par les paroles même d’une ancienne page de journal :


-- Après un sermon sur la naïveté des Occidentaux, les faiblesses de la France et l'esprit timoré des gouvernements arabes, le président tunisien affirma vouloir consacrer ce qu'il lui resterait de vie à éradiquer de son pays le poison intégriste. « C'est le dernier service que je rendrai à la Tunisie que j'ai façonnée depuis l'indépendance. » Il laisserait aux héritiers un pays sur ce point exemplaire et tous les gouvernants voudraient enfin l'imiter. Il fallait être comme lui musulman pour savoir jusqu'où pouvaient conduire les dérives de l'islam et avec-quel acharnement il convenait de les combattre. Pour cela, tous les moyens seraient employés. Il ne forçait personne à le suivre. Si quelqu'un était saisi par le doute, il pouvait démissionner. Personne ne le fit.--   (2, idem)

Hélas, nous connaissons la suite, nous connaissons les illusions de la « réconciliation » annoncée par Ben Ali, les ailes retrouvées pour les zélé islamistes à la solde de Khomeiny, nous voyons où tout cela a conduit un peuple et sa nation, les provocations du terrorisme intérieur, puis en Algérie, puis la rigueur d’une dictature que pourtant beaucoup aujourd’hui préfèrent à l’état actuel de délabrement du Pays !

Mais retournons au Dr. Burgat, notre chercheur passionné d’islam et d’islamisme qui interviewa Rached Ghannouchi et qui nous a fait savoir dans un entretien ([2]) comment il a été ingrat à ce grand homme, Habib Bourguiba, qui lui a permis de bénéficier d’une bourse et de poursuivre ses études à l’étranger, et d’où pourtant retournera plein de préjugés par les biais de ses fréquentations des Frères musulmans et par un instinct haineux contre la vision laïque du zaïm.

Dès que Rached Ghannouchi parle de Bourguiba, on y découvre sa diffamation, sa rancune d’islamiste anti-nationaliste. Voici ce que nous dit : « Bien plus qu'une victoire sur l'occupant français, la victoire de Bourguiba, à vrai dire, constituait plutôt une victoire sur la civilisation arabo-islamique en Tunisie. … » Et encore : « comme les envahisseurs étrangers, il a pris le pouvoir. Puis il s'est mis à frapper les institutions religieuses… ». De la déformation pure et simple des faits historiques, une vitrine des propos et d’arguments servant à la défiguration des acquis de la Tunisie, à dénigrer la vision de Bourguiba. Puis, suivant son récit, le virage anti-occidental, ce qui nous montre que l’islamisme se découvre facilement tel un mouvement réactionnaire dû à un complexe d’infériorité technologique et du système de connaissances. Rached Ghannouchi ne pourrait pas être plus explicite dans cet entretien quant à ses propres complexes en tant qu’étudiant islamiste voyageant en Europe : « la civilisation islamique détenait les traitements des maladies dont souffrait la civilisation occidentale. La modernisation ne nous avait pas transmis la science et la technologie mais seulement les maladies de l'Occident ». C’est le prêche de Qotb, en choc psychologique suite à son séjour aux Etats-Unis, et point névralgique de son recours à la violence, au Jihad dont nous voyons aujourd’hui les derniers fruits empoisonnés. Puis l’aveu plus important de l’entretien de Rached Ghannouchi avec Burgat : la conversion à l’islamisme en juin 1966 après une discussion avec des membres du parti Baas. C’est la pomme de la discorde avec le Baas, ce qui en obsessionnel-compulsionnel islamiste justifierait encore pour lui les cinq années de terrorisme actuel en Syrie et Irak, au service de l’impérialisme étasunien !

--Alors ils ont dit ; « Nous, on est un Parti qui n'instaure pas de relation entre la religion et la politique », « la religion est à Dieu et la patrie à tous », etc. J'ai été alors convaincu, lorsque la discussion en est arrivée là, que je m'étais longtemps trompé et que des années d'enthousiasme et de combat étaient fondées sur une illusion.— (note 3)

Point amer du récit, point très amer ! Il le dit sans équivoque : «Je me souviens que la nuit du 15 juin, je n'ai pas pu fermer l'œil. J'étais très agité. »…  Et aussi point très actuel, qui fait resurgir la haine de l’islamiste contre la laïcité et son devoir islamiste de djihad, si la phrase retourne dans la bouche de Béji Caïd-Essebsi. Cela ne m’est pas passé inaperçu, surtout que venait seulement un jour après la « réunion stratégique » du premier ministre du Qatar chez le domicile de Rached Ghannouchi, sans dire avec la clique notoire d’Ennahdha. Point fondamental à retenir avant le déclenchement des « missions djihadistes » de l’organisation terroriste Daêch en Tunisie.

Nous sommes le 2 mars 2016 lorsque à l’occasion la trente troisième édition du Conseil des ministres de l’Intérieur arabes, le président de la République Béji Caïed Essebsi a insisté sur l’existence de véritables dangers qui menacent la sécurité de la Tunisie. Il a précisé que la Tunisie tient au principe : « la religion appartient à Dieu et la patrie appartient à tous. Ainsi, précise Caïed Essebsi aucun parti politique n’a le droit de parler au nom de la religion ou de s’accaparer la religion.  Une radio entre autre en fait rapport en début d’après-midi. [3]  


La vision de Bourguiba était de retour sur la bouche du Président Caïd-Essebsi, par la même expression honnie par « cheikh » Ghannouchi. Et la statue du leader de la Tunisie laïque camperait à nouveau sur l’avenue Bourguiba. La tempête est dans l’air pour les islamistes compulsionnels qu’on sait: seulement un jour auparavant s’était tenue la réunion extraordinaire (une « visite ») du premier ministre et ministre de l’intérieur du Qatar à la maison du chef d’Ennahdha et –synchronie qui surprend – la première attaque terroriste dans la zone frontalière s’est produite dans les 24 heures suivantes. Premier « ballon d’essai » terroriste  avant la tentative du 7 mars 2016, à l’aube, d'instaurer un "émirat islamique" au Sud tunisien et avec appel à partir d’une mosquée près de la caserne de Ben Guerdane. En des temps normaux, on l’aurait appelé par son nom : « complot contre l’Etat et intelligence avec partie étrangère », mais la « normalité » après 2011 est devenue comme l’affaire du conteneur d’un homme d’affaire belge, bourré d’armes dans un rapport officiel de douane, et qui pourtant se transforme en conteneur de « jouets » au tribunal. De quoi faire sentir frustrés les « enfants » qui se baladent dans le djebel et qui n’attendent d’autre que de « jouer » avec!

PS. Toutes les ressources cités sont en ligne et facilement repérables par moteur de recherche (voir les liens).  Le reste est « pure opinion » mais je crois aussi vastement partagée !





Références dans le blog



Interventions de Nahor* sur les médias tunisiens