Wednesday, June 21, 2023

POURQUOI UN RETOUR à LA CHAIRE DU DIALOGUE en TUNISIE

Le texte suivant est un commentaire, fraîchement posté, à l'excellent article de dénonciation de la journaliste Noujoud Rejbi (Orient XXI) qui a été publié sur le site/journal communautaire d'actualité et traditions juives tunisiennes "Harissa": 

Djerba, Tunisie. Retour sur l’attentat contre le pèlerinage juif de la Ghriba



 
" C'est très appréciable de trouver une brave journaliste qui rapporte d'une façon fidèle les faits et les témoignages concernant  l'attaque terroriste ignoble et lâche qui a ciblé la communauté juive à Djerba, et d'une façon générale le judaïsme, ses rites et sa présence plurimillénaire en Tunisie, outre à porter atteinte à l'Etat, à la paix sociale et au savoir vivre fraternel dans sa propre diversité multiculturelle "
... 

Malheureusement, le président Saïed n'a pas eu ni la bonne communication (c'est un euphémisme), ni la franchise et le courage d'indiquer le mal pour atteler les remèdes plus efficaces à éradiquer la présence délétère de l'antisémitisme et du racisme dans la société tunisienne, phénomènes qui, hélas, sont parfois attisés par ses propres discours radicaux favorisant le repli identitaire et l'indifférence à l'héritage multiculturel de la Tunisie et son Histoire ancienne prestigieuse. 

A cet effet, j'ai vainement essayé de souligner, particulièrement par mes messages aux officiers de l'Etat sur le réseau Twitter, l'importance, pour ne pas dire la nécessité absolue de REACTIVER la Chaire nationale pour le Dialogue de religions, cultures et civilisations. Cela n'a rien à voir avec la célébration de la dictature "soft" sous l'ancien président Ben Ali.

Car sa fermeture annoncée en janvier 2011 jette un ombre de doute sur les finalités cachées de la soi-disant "Buazizi- révolution", qui prend aujourd'hui sa véritable dimension de mechanisme de manipulation de masse, aux délà bien-sûr de justes et légitimes ASPIRATIONS du PEUPLE à LA LIBERTE', aspirations coupées court par un évident complot international finalisé à la formation de milices djihadistes aptes à agiter le monde arabe, à renverser des régimes certes répressifs mais assurant un modèle continuel d'Etat-Nation, pour les remplacer par un califat monstrueux et terroriste. Nous l'avons tous constaté, le verdict collectif est la condamnation absolue de la "décennie noire" que nous avons vécue en Tunisie et dans les pays touchés par cette vague catastrophique de terrorisme et de dévastation. 


Il fallait donc TOURNER LA PAGE et se démarquer de la rhétorique révolutionnaire d'un "printemps arabe" fictif, pour s'atteler à la consolidation des nations, par rapport à un sentiment réellement patriote, progressiste et moderne au même temps.  Je ne peux que constater que certains passages et articles de la Constitution de 2022 ne reflètent nullement une vision ouverte et progressiste apte à remettre la Tunisie sur le chemin de la réussite et de l'affirmation régionale protagoniste de sa vrai identité, comme Bourguiba l'avait vue et désirée ardemment, avec un profond amour patriotique.

C'est très lamentable, par exemple, que dans le Préambule ("Introduction") de la Constitution voulue par Saïd en 2022, avec un référendum souffert et indicatif d'une certaine impopularité (comme le dit clairement son approbation à 1/3 seulement des suffrages), on parle de "résurrection de la nation" avec le macabre suicide du vendeur ambulant Tahar Buazizi (car son vrai prénom n'était pas Mohamed, comme avait annoncé exprès la chaine islamiste du Qatar, Al Jazeera) ce triste jour du 17 décembre 2010...

D'ailleurs, que cela n'est pas ma simple opinion, mais une réalité politique, nous avons vu que même le président Saïd est conscient de l'impopularité de cette date et de sa célébration national, le peuple préférant le 25 juillet comme date du "Changement" désiré...  On a constaté en plus le nombre épouvantable de suicides par immolation au feu (surtout ces derniers mois) que la glorification du geste irresponsable d'un homme sans idéaux politiques tel le marchand Bouazizi a pu provoquer socialement, dans la crise et le marasme institutionnel qui marquent actuellement nos jours. 

Il faut donc, avec un impératif moral sûrement partagé entre les représentants de la réunion de Carthage, le Mufti de République, le Grand Rabbin et l'Archevêque de Tunis, que je salue en passant pour leurs bonne volonté et esprit fraternel, qu'une reforme soit sollicitée et surtout le retour d'une Institution d'Etat, tel la Chaire du Dialogue, pour l'épanouissement social, la pacification de consciences, la tolérance et la fraternité, qui ont été depuis temps immémoriale la véritable marque du peuple tunisien, toutes confessions confondues.


Nino G. Mucci - activiste indépendant pour les Droits de l'Homme